PLACER SA VOIX – METHODE PROGRESSIVE

Ceci est un aperçu de ma méthode personnelle. Je ne peux pas la retranscrire intégralement, cela serait trop long, il faudrait en faire un livre ! Mais j’écris ici ses grandes lignes. Avoir aussi à l’esprit que la pédagogie de la technique vocale est souple puisqu’elle doit s’adapter à chaque personne. Et chaque personne est unique.
Cela fait plus de 15 ans que je l’enseigne et je dois dire qu’en deux seules séances, cette méthode produit des résultats assez bluffants.

1. Préparation du corps et de la colonne d’air.

  •  Le rôle crucial des genoux dans la respiration ventrale et le placement de la voix. Les genoux sont sur des ressorts, déverrouillés et souples. Garder, tout le temps de l’échauffement et exercices, cette position. Les jambes sont alors toujours légèrement fléchies, les pieds ancrés dans le sol.
  • Relaxation du visage, des mâchoires et de la nuque. Baillement: on observe ce qui se passe (décollement des mâchoires, ouverture verticale de la bouche, la colonne d’air s’élargit, la respiration est profonde)
  • La mâchoire tombante, un index maintenant la mâchoire du bas, on articule chaque voyelle, une à une. On remarque le rôle cruciale de la langue. Les lèvres ne doivent pas bouger. Visage « bête ».
  • Les voyelles nécessitent de l’espace dans la bouche. Elles ont besoin d’espace extérieur pour se développer et « voyager » et résonner dans les résonateurs.
  • Le visage totalement relâché, on lâche un « a » profond qui vient du ventre. Puis un « b ». On le laisse résonner dans le ventre. Puis un « baaaa »
  • Les genoux sur des ressorts, la mâchoire inférieure relâchée, le corps très souple, lâcher un « BAAAA » ou « AAAA » en faisant des « vagues » avec les bras, le tronc. Veiller à conserver l’ancrage.
  • On « creuse » le sol avec des moulinets. Le son « A » est alors projeté en avant/arrière. On rajoute des « y » dans le son. Puis: « AYA » répété d’une manière continue. On s’exerce sur d’autres syllabes.

2. Préparation du diaphragme 

  • Prendre conscience, la main sur le ventre du rôle du « piston ». Prendre conscience que la puissance du son vient du sol. Le diaphragme est notre sol intérieur.
  • La bouée. Respiration ventrale. Etonnement: ah ! inspiration brève, les genoux se plient, les bras s’écartent.
  • Travail sur les consonnes. Les faire claquer.
  • Les consonnes doivent être expulsées le plus violemment possible, avec rage et colère, les genoux légèrement pliés, comme « assis » sur l’air. Les cigales : ts ts ts ts ts . La locomotive : tch tch tch tch tch. Faire taire un gamin en l’imaginant tout petit: chuuuut ! chuuuut !

3. Le son

  • Les voyelles sont du côté de l’espace, de l’air, de la communication. Elles se propulsent loin devant. Leur donner tout l’espace dans la bouche. Les consonnes sont du côté de la puissance: on prend appui sur le sol (extérieur: la terre et intérieur: le diaphragme). Tout mouvement prend appui sur le sol.
  • Faire rebondir, en s’accompagnant d’un bras, une balle avec violence contre le sol, genoux souples et rebondissant à chaque fois: PAY ! TAY ! KAY ! Changer les voyelles: PAAA ! TEEE ! Les consonnes claquent avec rage sur le sol. Rage joyeuse. Lâcher totalement le son sur les voyelles. Ne pas les guider, ne pas vouloir, les laisser libre de voyager: la main se lèvera en accompagnant le reste du son. Viser loin, traverser les murs, laisser le son s’éteindre au loin. Ricochets à la surface de l’eau.
  • Prendre conscience que la puissance est dans l’impact, le reste suit.
  • Refaire les même exercices cette fois avec des moulinets des bras qui « creusent » de chaque côté du corps. Genoux rebondissant.
  • Prendre conscience que le corps doit toujours être souple, rebondissant, bien ancré, relâché: jazzy. Plus il est jazzy, plus le son sera puissant et beau. Et surtout jamais de lignes droites: toujours courbes. Un des deux secrets du beau son et du corps « juste » – le premier étant le déverrouillage des genoux.

4. Les premiers mots

  • Refaire les exercices en les appliquant à des mots avec des consonnes qui claquent et des longues: PAPA, TAPA, PERE, PARLE etc… et à chaque fois, bien frapper le sol sur la consonne avec une rage joyeuse. Sans la rage, le son sera faible. La joie est primordiale car elle détend tout le corps et cherche à communiquer positivement.
  • Si le son et le corps est étriqué ou raide: avant d’émettre le son, bouger les membres dans tous les sens d’une manière jazzy et dessinant des courbes, tout en restant bien ancré dans le sol, puis attaquer le son. Cela permet aussi de ne pas réfléchir, de ne pas être dans le mental.

5. Une première phrase: « Je te parle »

  • Dans cet exercice, nous découvrons comment se fait un accent: frapper le sol et découvrons les longues et les brèves, en les exagérant au maximum.
  • Nous nous amuserons à déplacer l’accent: « Je te PARle », « Je TE parle », JE te parle ».
  • Seule la syllabe accentuée doit l’être. Les autres sont dites « par dessus la jambe »
  • Rajouter des flèches qui viennent traverser le partenaire. La phrase, les mots deviennent des flèches. Bien s’assurer que la flèche ne s’arrête pas avant le partenaire, ni sur lui mais le traverse pour aller loin derrière lui.
  • Lorsque l’exercice est bien effectué, et que l’on atteint le naturel, on peut passer à des phrases courtes ou à un texte.

    Tous ces outils sont mis à disposition de chacun, merci à vous, si vous les utilisez ou partagez, de citer la source.

Suite: la diction

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