Comment gérer mon trac

(page mise à jour le 16 sept. 2024)
Laissez un petit commentaire… cela fait toujours plaisir !

C’est un signe que tout va bien: vous êtes conscient de la responsabilité que vous avez, par rapport à vos partenaires de jeu, par rapport au public, par rapport au texte et à l’auteur. Conscient de l’enjeu: vous devez porter le rôle, le texte, la parole de l’auteur.

Sara Bernhardt à une élève comédienne :
Mon petit, lui dit-elle, avez-vous le trac ?
– Non, Madame, répondit la jeune fille étonnée.
– Rassurez-vous, cela viendra avec le talent.

Tout le monde a donc le trac. Même les plus aguerris !

Pas de panique, donc !

C’est exactement ce qui arrive lorsque vous êtes débordés par lui: vous paniquez !
Or: panique + trac = deux fois plus de peur.
Rien d’étonnant à ce que vous ne vous en sortiez pas !

Un champion olympique, au moment de son saut, a une poussée d’adrénaline: se dit-il que ce n’est pas normal ? Est-il inquiet ?

Non.

J’ai le trac = c’est normal. (se le dire autant de fois que nécessaire).
Je ne suis pas inquiet. Même les plus « grands » ont peur.


Deux erreurs fatales:

  • Vous cherchez à lutter contre. Votre mental et votre corps essaient de lutter contre cet adversaire et, au lieu de vous concentrer sur ce que vous avez à faire, les 3/4 de votre cerveau est concentré sur cette bataille inutile… Il ne reste qu’un petit quart pour jouer.
    Comment voulez-vous vous en sortir ? A cette bataille, la Peur ne fera qu’augmenter !
    Vous allez vous enfermer, à la traiter en adversaire dangereux, dans l’impasse: « j’ai peur et cela me fait peur » ou « la peur me fait peur »…
    Non. Il faut vous en faire une alliée !
  • Vous ne pensez qu’à votre petite personne: moi-moi-moi. Vous êtes centrés sur votre image et vous avez le souci d’elle. Au lieu d’avoir le souci de ce que vous avez à faire. A FAIRE. A VIVRE.
    Il faut vous défaire de tout ce qui ne concerne pas ce que vous avez à jouer. Faire le vide en soi. C’est primordial. On ne peut pas jouer avec tout ce boucan et ce trop-plein à l’intérieur de soi.
  • Il n’y a qu’un seul moyen de surmonter la peur: c’est de l’accepter
  • Se recentrer sur l’essentiel: et pas sur ma petite personne. Faire le vide et le silence en moi.

Pour cela: ancrage et respiration ventrale

Ancrage: Il faut se recentrer, s’aligner sur son vrai centre.
Passer à une respiration ventrale.

Rectifier le sablier uniquement rempli en haut (respiration haute, pas d’ancrage, jambes vides).
Le retourner !
Remplir ses jambes. Alourdir tout le bas du corps. S’ancrer.

Respiration: La respiration ventrale, c’est respirer ce qu’on reçoit du monde (la peur) dans l’abdomen.
Recueillir l’émotion dans son ventre. Puis l’expirer. La chasser vers le bas.

Au contraire de la respiration haute, laquelle n’est pas capable d’évacuer correctement l’émotion: celle-ci montera vers la tête et noiera le cerveau…

Faites le test:
en mettant la main sur les deux parties du corps
respirez par le haut: le souffle monte à la tête
respirez par le bas: le souffle descend !

méthode pour maitriser ses émotions


Exercez-vous chez vous: baillez ou poussez un grand soupir et à l’aide de vos mains, accompagnez l’expiration lentement vers le bas. Evacuez la peur vers le sol. Vous aurez une sensation de vider la peur de votre corps, comme on vide une baignoire. Le sol l’absorbera.

Si vous avez bien respiré et que vous vous êtes installé ancré, aligné sur votre centre,
vous aurez la sensation que vous avez éliminé tous les parasites:
tout ce trop plein d’émotions, sensations, idées dont vous étiez rempli (la peur, le trac)
et qui n’a rien à voir avec ce que vous avez à faire: jouer !

Vous avez fait le vide. Prêt à accueillir ce qui est, ce qui vient.

Vous avez fait le silence en vous. Plus de bruit parasite.

Ce que j’ai à défendre est bien supérieur à ma petite personne.
Ce pourquoi je suis ici est bien supérieur à nous tous !
Ma propre petite personne ? mais c’est vraiment le cadet de mes soucis, pour mes partenaires et le public aussi ! je suis interchangeable: cela aurait pu être Pierre ou Catherine ou n’importe qui…
Non. Je suis là pour assurer uniquement ce que je dois faire: porter le texte, l’écriture, l’auteur, le rôle: tout cela qui est bien plus grand que vous. Jouer.

Je m’ouvre au présent. Je ralentis.

Le trac, c’est un signe qu’on n’est pas au bon endroit: on anticipe, au lieu de vivre au présent.
Le trac c’est lorsqu’on est centré sur le futur sur quelque chose qui n’existe pas.
Faire confiance au présent, donc.
Si j’ai bien bossé, si j’ai tous mes repères, je commence. Le reste suivra. Pas d’inquiétude ! D’autres choses arriveront aussi: le jeu sera enrichi de sensations nouvelles.
Si je suis en répétition encore, en train de chercher, je respire avec tout ce qui m’entoure, je suis dans une écoute de l’autre (espace, partenaire etc.). C’est l’autre qui m’inspirera et fera surgir des émotions, des mouvements inattendus.
(Voilà d’ailleurs pourquoi les méthodes qui ne s’appuient que sur « l’état » ou la psychologie des rôles, sont limitées)

Je ralentis, je dilate le temps afin de pouvoir goûter chaque instant.
Je le fragmente en petites unités.

Chaque moment: une perle.
A la fin, nous aurons le collier..

Nous avions dit qu’il fallait nous connecter avec tout ce qui nous entoure, afin de le transformer
en matière à jeu, en partenaire de jeu.
Je ne joue pas DEVANT mon partenaire, mais AVEC lui.
Il en est de même avec le public !

Je ne joue pas DEVANT mon public, mais AVEC lui.

Cela va vous déplacer et trouver la position juste !
Le trac s’en ira de lui-même… !

Parce que vous n’êtes pas au juste endroit ! Le « taff » du comédien, c’est de faire !
Pas d’essayer, ni de chercher !
C’est celui qui vous dirige qui cherche.

Ne pas se dire: « Je vais essayer de le faire ». Mais: « J’y vais ! »
Ne cherche pas: trouve !

Dans ce cas, je vous renvoie à un autre article: Je n’ai pas confiance en moi.
Vous y trouverez des outils précieux !

Savoir gérer mon trac

A retenir, dans l’ordre

  • « J’ai peur, c’est normal. Tout le monde a peur. »
  • « Je respire. Je me vide. » autant de fois qu’il est nécessaire
  • « Je concentre sur l’essentiel: mon taff ». Je m’ouvre au présent. Je le goûte. Je ralentis.

UN TRUC

Ne pas se dire: « Je commence » (la scène). Ne pas porter ce poids-là sur ses épaules.
Non. Car dans la vie, il n’y a pas de commencement. C’est une situation qui n’existe pas.
Lorsque je rentre sur scène, ça a déjà commencé. Je réponds (réagis) à –

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