Le net regorge de vidéos en tout genre sur cette fameuse respiration ventrale.
Surtout lorsqu’il s’agit de formation en prise de parole.
Des milliers d’exercices sont proposés.
On nous parle de cohérence cardiaque.
De méditation.
De yoga.
De sophrologie.
etc…..
La liste est longue !
Comment s’y retrouver ?
De trop nombreuses personnes viennent me voir, découragées: « Cela ne marche pas », « Je n’y arrive pas, c’est trop compliqué », « J’ai fait de la sophrologie, mais je ne progresse pas », « La cohérence cardiaque diminue mon stress, mais il est encore là », « J’inspire, j’expire comme on me l’a appris mais ça me prend la tête », etc.
Eh bien, dans ces cas-là, si vous le permettez, laissez-moi vous dire une chose.
Qu’elle soit mal enseignée (cela arrive) ou mal pratiquée, ce que je constate est toujours identique: on se prend la tête. On se triture le cerveau. On veut « bien faire », comme un bon élève, on se concentre, et donc on se surveille et… on va droit à… l’échec !
Pourquoi ?
Tout simplement parce que la respiration ventrale s’enseigne et se pratique sans cérébraliser.
« Je n’arrive pas à respirer ventralement lorsque je parle »
Eh bien tu m’étonnes ! Figure-toi que moi non plus ! On ne peut pas penser à son ventre et parler en même temps ! C’est du délire…
Non.
La respiration ventrale doit se faire sans effort mental: au contraire ! elle est mise en place justement pour nous « vider » de celui-ci. Pour nous reconnecter avec un mécanisme instinctif.
Alors je fais comment ?
D’abord, je comprends.
Qu’est-ce respirer ?
L’inspiration = j’inspire ce qui me vient du monde (les émotions etc..)
L’expiration = ma réponse à celui-ci (ma réaction, l’énergie que j’y mets)
Lorsque nous sommes nés, tout était en place. Le bébé utilise son diaphragme pour respirer et propulser sa voix. Il respire ventralement. Il est donc centré.
L’énergie, les émotions circulent d’une manière fluide et continue dans son corps.
Il n’y a pas d’embouteillage.
Tout cela nous a été donné au départ. Nous pouvons dire que c’est de l’ordre de l’instinct.
Cependant assez vite, il va abandonner tout cela, au contact de son milieu et la petite maison reçue au départ va se détériorer…
Le centre va remonter, les jambes se vider et toutes l’énergie, les émotions vont se loger dans la partie supérieure de notre corps: nous allons basculer vers une respiration haute.
Grosso modo, nous allons ressembler à cela:
Les émotions, la voix, l’énergie sont concentrées dans la partie supérieure du corps.
Je flotte, je n’ai pas de sol sûr et ma voix va être coincée dans ma gorge.
Je me sens exposé, fragile. Je le suis.
J’ai perdu ma respiration instinctive.
Et mon centre.
Comment la retrouver ?
Déjà remarquer qu’elle n’a pas disparu totalement: il restent des résidus, des traces instinctives dans nos corps:
- Couchés, nous respirons par le ventre.
- Lorsque nous baillons ou poussons un gros soupir de soulagement.
- Lorsque nageons sous l’eau, nous remontons à la surface, manquant d’air: nous inspirons ventralement.
- De même lorsque nous sursautons violemment.
Si vous avez fait ces exercices, vous avez senti ce qu’est la respiration ventrale.
Mais comment la remettre en place durablement ?
1 – Tout d’abord, corriger notre corps. Retourner le sablier !
Lâchez les épaules. Ancrez-vous. Pliez les genoux. Mettez-les sur des ressorts. Ayez la sensation d’être assis sur l’air, dans votre territoire.
Afin d’enlever toute tension, imaginez que vous êtes très fatigué: ceci est une très bonne astuce pour décontracter tous les muscles inutiles.
Les genoux sur ressorts, rebondissez légèrement en faisant tomber toute l’énergie en bas. Remplir ses jambes.
Avoir la sensation qu’elle s’épaississent. Etre « lourd » dans les membres inférieurs.
Videz tout le haut du corps: il ne doit plus rien y rester !
2 – Puis baillez. Ou bien poussez un énorme soupir. Et soyez attentif à ce qui se passe.
Vous venez de réaliser une respiration profonde.
Vous sentez que tout le haut du corps est semblable à une grande fenêtre qui s’ouvre. Un courant d’air.
Le thorax est libéré, la colonne d’air aussi.
Cela nous indique la sensation juste dans laquelle on doit être, pour parler.
OK. On a réussi une inspiration/expiration, mais cela ne suffit pas. On a juste pris des repères.
A présent, il faut la transformer en automatisme.
Je m’exerce à respirer en utilisant mon diaphragme.
Visualisez votre abdomen comme une bouée. Posez vos mains.
Videz-là lentement en émettant un: « chhhh… » jusqu’à ne plus avoir d’air.
Bloquez une seconde.
Puis, les épaules voûtées, le haut du corps plié comme un accordéon (aucun air ne doit y rentrer), sursauter légèrement comme si vous étiez surpris, la bouche ouverte: vous aspirez l’air d’un coup. Inspiration: la bouée se gonfle.
Voilà ! vous avez compris.
Recommencez en aspirant plus lentement. Toujours Dégonfler/gonfler votre bouée à votre rythme.
……….
La suite ?
Hé bien, vous êtes prêts à vous débarrasser du stress ou du trac et de toutes vos émotions négatives.
Vous êtes prêts aussi à placer votre voix et en libérer tout son potentiel.
Et, cerise sur le gâteau: vous avez déjà gagné de l’assurance et de la présence !
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Pour aller plus loin en gestion des émotions
et lever définitivement vos blocages:
la méthode transformationnelle en prise de parole
Respirer avec le diaphragme, c’est parler avec le ventre.
Impulser le souffle et la voix avec tout le bas du corps.
C’est placer sa voix correctement.
C’est parler avec les jambes et le ventre.
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