Comment libérer ma parole

Je suis timide, je n’ose pas parler.
Lorsque tous les regards sont braqués sur moi, ça me bloque.
Je n’ai pas le sens des réparties.
Je réfléchis à 2, 3, 4 fois avant d’ouvrir ma bouche.
J’ai peur que cela ne soit pas intéressant.
Je n’arrive pas à exprimer mes émotions etc.

Quoi de plus logique ? Puisque c’est tout petit qu’on apprend à… parler !

Le bon apprentissage de la parole

Dans une famille qui « roule » à peu près bien (il n’y a pas de famille idéale),
l’enfant apprend à parler sans aucune peur.
Regardez les tous petits: tout ce qu’ils pensent, ils le disent !

L’enfant apprend à parler sans crainte et à écouter.
Il apprend à se faire écouter aussi, de toutes les manières possibles.
Il apprend le dialogue, la communication. Il apprend tout cela aussi par mimétisme.

Il apprend à occuper sa place. A s’aligner sur son désir.
A s’affirmer depuis son territoire: « Moi je… »

La parole qui circule au sein de la famille est libre et respectueuse.
Les choses sont nommées : c’est la base de tout apprentissage du langage.

L’enfant ne s’exerce pas 10 fois ou 20 fois par jour, mais 50 fois par jour et donc
dans ses premières années, des milliers et milliers de fois !
Et lorsqu’il ouvrira la porte pour aller dans le monde extérieur, il sera rôdé. Armé.
A l’aise et confiant.
A trouver sa place aussitôt face à l’autre ou face à un groupe.

Peur de prendre la parole.

L’enfant grandit dans un climat de peur souterraine
plus ou moins grande ou pas, visible ou pas, consciente ou inconsciente.
Les adultes instaurent la peur: la leur.
La parole est surveillée, parfois censurée et auto-censurée.

Il n’a pas la possibilité de s’exercer quotidiennement à parler librement.
Les raisons peuvent être multiples :
mère fusionnelle, ultra-protectrice, chantages affectifs, secrets familiaux,

non-dits, jugements, dévalorisations, culpabilisation,
injonctions, pressions, autoritarisme, violences,
parents intrusifs etc… la liste est longue !

Sa place est captée: il n’a pas de territoire à lui. Quelqu’un d’autre y est, avec lui.

Le plus souvent, il faudra remonter à la génération précédente
pour comprendre comment la peur s’est installée chez vos parents,
qu’elle n’est pas constitutive de ce que vous êtes, vous, profondément et intimement,
mais qu’elle provient de l’extérieur, que c’est un poids (la peur), remis par l’autre,
que vous vous êtes chargé de porter.

Il est essentiel de considérer que la peur est un frein, un bâton qu’on vous a mis dans les roues.
L’identifier, la conscientiser est le premier pas pour vous en débarrasser.

Aucun enfant ne s’invente une peur tout seul.

Si vous avez du mal à l’identifier, si votre milieu familial vous semble exempt de toute peur:
prenez de la distance avec votre propre famille, faites un pas de côté,
regardez-la avec des yeux étrangers et observez attentivement les membres qui la composent,
surtout vos parents.
Observez. Enquêtez. Questionnez.
Vous finirez par découvrir des éléments, des faits, des correspondances.

Un article vous explique en détail tout cela :

Si vous n’avez pas bénéficié, dans votre petite enfance,
d’un apprentissage de la parole libre et authentique,

Qu'est ce qu'une bonne communication ?

Communiquer, ce n’est pas dérouler un fil que j’ai dans mon cerveau à d’autres cerveaux: non !

Mais pour atteindre mon objectif, je dois me fixer un super-objectif :

Lorsque je communique, je suis focus sur cette unique pensée:
qu’il soit le plus intelligible possible.
La flèche doit atteindre sa cible.
Ce n’est pas moi qui est important. A la limite, je suis interchangeable.
Ce qui est important, c’est le message.

Communiquer, c’est choisir ses mots pour l’autre, en direction de l’autre,
qui est différent de moi,
en m’assurant que mon message est reçu cinq sur cinq.,

C’est donc instaurer un dialogue = du lien.

ce n’est donc pas obligatoirement sortir de soi des choses pointues
qui vont bouleverser le monde, non !

Nous ne sommes pas des robots, nous ne savons jamais, au mot près, ce que nous allons dire.
De plus, nous modulons notre parole, nos mots, nos phrases en fonction des autres – toujours.
Et enfin, l’autre, même connu, n’est pas nous mêmes.

Parler, c’est toujours prendre un risque.

Parler, c'est se jeter à l'eau: apprendre le lâcher prise

Ne pas rester au bord de la piscine en se demandant si on va sauter ou pas:
va-t-elle être froide ou bonne ? on s’en fiche: on saute
!

Dans une conversation :
Lorsque je me lance, je connais sûrement le début de ce que je vais dire,
mais tout ce qui va suivre, je n’en ai qu’une connaissance approximative
et souvent je n’en sais rien: c’est normal !
Ne pas s’inquiéter: c’est propre à la nature de la parole elle-même.

La parole s’invente au fur et à mesure.

Donc oui : se jeter à l’eau ! Si on réfléchit trop à ce qu’on va dire,
on filtre sa parole: on n’arrive jamais à la prendre !
L’important c’est de commencer, puis j’avance pas à pas: une idée
va entrainer une autre ainsi de suite.
Essayez, vous verrez !
Personne ne prendrait la parole si l’on devait réfléchir
à ce qu’on allait exactement dire du début jusqu’à la fin !

Tous ces exercices ont comme objectif de descendre la parole du socle où vous l’avez mise.
Il faut banaliser l’acte de prendre la parole.
S’exercer jusqu’à lui enlever son caractère menaçant.
S’exercer le plus possible. Plus vous vous exercerez, plus vous ferez disparaitre vos freins.
Rappelez-vous l’enfant, qui s’exerce des dizaines de fois chaque jour…

Formulez à haute voix tout ce que vous pensez, tout ce qui vous vient à la tête.
Exprimez à haute voix toutes vos émotions.
Dialoguez avec vous-même. Faites les questions et réponses.
Faites le point de la journée par exemple, en rentrant ou bien, au lieu de ruminer dans votre tête les problématiques auxquelles vous êtes confronté: traduisez-les en paroles.
Les pensées restent à l’état de pensées, dans le cerveau
et la plupart du temps nous tournons en rond…
Tandis que les formuler à haute voix permet de les expulser,
de les transformer en éléments actifs et nous fait trouver la résolution
beaucoup plus facilement, si elles se transforme en prise de tête:
essayez !

Visualisez votre interlocuteur ou le groupe d’amis ou un jury ou un auditoire
et parler à haute voix en leur adressant la parole.
Penser : cela tout le monde sait le faire, mais: transformer cette pensée en élocution.
Cela peut être: des pensées, une allocution, des répliques même très courtes etc.

Communiquer à propos de tout ou de rien !
Ne pas chercher à être original ni profond, au contraire:
lâcher des banalités, des futilités.
Créez des liens avec les commerçants, les voisins etc…
Tout sera prétexte à entamer la conversation !

La meilleure manière de :
– se familiariser avec l’inconnu
– ne pas se mettre une pression de dingue sur votre contenu.

Exercez-vous avec des proches, en groupe.
Lâchez prise ! Il suffit de tenir le début, puis vous trouverez !
Il n’y a aucun danger, avec des proches.
La peur est juste imaginaire…
Vous n’avez juste pas l’habitude de le faire: rien de dramatique ne peut vous arriver.
N’essayez pas de le faire: faites-le !
Ne restez pas au bord de la piscine.

Libérer sa parole. Exercices, conseils et astuces

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